Archives

Expressions d’ici

Posté par Rachel 17 juillet 2009 0 commentaire

Les Couteliers Basques dans le magazine Expressions d’ici ! 

Article paru dans le magazine Expressions d’ici n°5.

article1

article2

Des piments très tranchants. 

Frère et sœur, couteliers et créateurs, artisans-artistes, Rachel et Pascal Exposito se sont associés il y a 5 ans. Installés à Arcangues, ils perpétuent ainsi le savoir-faire du cousin de leur grand-père. Une entreprise familiale qui monte.

Natifs de Bidart, Rachel et Pascal Exposito affichent sans complexe leur appartenance au Pays. C’est ainsi qu’ils s’inspirent de la culture basque dans leurs créations. Leur dernière, « Bixia – L’épicé » aura nécessité 18 mois de recherche pour aboutir à ce magnifique objet évoquant le piment d’Espelette. « Nous voulions qu’une fois fermé, on ne devine pas qu’il s’agit d’un couteau » précise notre chaleureuse hôtesse. C’est réussi ! Un temps de prise en main et d’observation s’impose avant de découvrir la lame satinée à la forme si particulière et moderne, cambrée et effilée. Le couteau se décline pour l’heure en trois couleurs : rouge, vert et bleu. Plus qu’un simple pièce de ménagère le Bixia flirte avec l’objet de collection. Et c’est avec un infini plaisir qu’on s’en saisit. Au toucher, il est tout à la fois doux et sensuel. Des particules de hêtre et de bouleau compressées puis teintées dans la masse habillent ses courbes généreuses.

Ce clin d’œil au célèbre piment d’Espelette illustre l’attachement sincère de ces deux basques à leur région. Comme le démontre également leur précédente création, le Mizpira. Après de nombreux mois d’investigations, auprès d’écrivains, historiens, dans les bibliothèques, Rachel, curieuse et enjouée, conclut « qu’il n’y a pas vraiment d’histoire du couteau de poche dans le Pays Basque mais plutôt de Baïonnette ».  C’est donc du Makila, le célèbre bâton de marche, qu’ils s’inspirent. La lame damas du Mizpira est constituée de 240 couches d’acier doux et dur qui ont été pliées, martelées, façonnées des centaines de fois. Les motifs en relief ou en creux  se révèlent après trempage dans des bains d’acide. Leur Mizpira (fruit du néflier en basque) a vu au fil du temps sa gamme s’élargir : couteau tire-bouchon, fromage, à pain, service à découper, service à salade, … la complètent. A la demande, Pascal grave dans l’acier un nom ou une épitaphe. Ces créations sont uniquement vendues dans leur atelier d’Arcangue. Rachel estime d’ailleurs que ces pièces originales nécessitent qu’on les raconte, qu’on en explique le symbolisme, la fabrication et enfin qu’on puisse les prendre en main. « Chaque pièce est unique et les scarifications doivent être parcourues, ressenties pour choisir le Mizpira qui conviendra le mieux ».

Complices et complémentaires. 

Il n’existe plus qu’une cinquantaine d’artisans couteliers en France. Rachel et Pascal Exposito comptent parmi eux. C’est en fréquentant d’autres professionnels de la partie qu’ils ont appris leur métier. La jeune femme de 34 ans s’occupe plus particulièrement de la partie création, choix des fournisseurs et administration. Pascal, son aîné, rivé à ses machines, réalise, répare, rénove, les lames en acier et argent, ou les manches qu’ils soient en bois, corne, nacre, écailles de tortue…, affûte les couteaux, ciseaux, bref tout objet tranchant. Toutefois, complémentaires et très complices ils inversent volontiers les rôles et surtout ne prennent aucune décision l’un sans l’autre.
Le talent de Pascal Exposito a été récompensé en mars dernier avec l’obtention par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Pyrénées-Atlantiques de l’appellation « artisan d’art ». Une reconnaissance de son savoir-faire qui ouvre à l’entreprise les portes de salons professionnels prestigieux comme ceux de New-York, Atlanta et l’incontournable Thiers, capitale français de la coutellerie.

Expressions d’ici, n°5. 

Vous aimerez aussi