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Posté par Rachel 16 août 2007 0 commentaire

Les Couteliers Basques dans Sud Ouest !

Les Couteliers Basques dans Sud Ouest

L’âme basque

Lorsqu’ils se sont lancés dans l’aventure de la fabrication de couteaux, Pascal et Rachel Exposito, Les Couteliers Basques, n’ont guère prêté attention à la vieille superstition très répandue qui prétend qu’offrir un objet tranchant coupe l’amitié ou l’amour, entre la personne qui le reçoit et celle qui l’offre, à moins de l’échanger contre une pièce de monnaie.

Installés depuis plusieurs années à Arcangues où ils s’efforcent de redonner ses lettres de noblesse à ce savoir-faire ancestral qu’est la coutellerie, Pascal et sa soeur Rachel, caressaient depuis longtemps l’idée de créer un véritable couteau basque. En choisissant deux symboles forts du Pays Basque, le bois de néflier utilisé pour la fabrication des célèbres makilas et la croix basque, ils ont créé « Mizpira » (« le fruit du néflier » en basque), un couteau haut de gamme, symbolisant à merveille l’identité et la culture basques. Chaque couteau réalisé artisanalement et entièrement à la main est une pièce unique qui peut être personnalisée à la demande. La base du couteau constituée par la lame, le ressort et les platines élaborés dans des aciers de très haute qualité enrichis en carbone, provient de la forge de Laguiole.

Pascal sculpte et cisèle ensuite à la main la croix basque en guise de mouche. Le manche est fabriqué dans du néflier entaillé et sacrifié sur pied. Fendu en deux, il faut ensuite ajuster les angles puis coller et visser les demi-manches. Chaque couteau, livré avec un parchemin attestant son authenticité, est présenté dans un fourreau en cuir de buffle provenant de la tannerie Carriat à Espelette, puis confectionné et gravé au fer à soie par un gainier d’art de Port-de-Lanne.

Un écomusée.

« Nous avons voulu créer un produit noble qui soit authentique et qui véhicule un message fort : l’attachement à nos racines et à la culture basque ! » précise Pascal. Pas question pour le frère et la soeur de se lancer dans la production en série ! « Nous souhaitons avant tout privilégier le contact et l’échange avec l’acheteur qui choisit son couteau. On a envie que le futur possesseur du couteau capte tout ce qui passe à travers le bois de néflier, qu’il sente dans ses mains les scarifications et qu’il s’en approprie les courbes, les pointillés comme autant de parcours de vue » ajoute Rachel. Aujourd’hui, un sommelier et un service à découper, fabriqués dans le même esprit et bénéficiant également d’une présentation particulièrement soignée, sont venus compléter la gamme des créations. Fourmillant d’idées nouvelles, Rachel aimerait maintenant ouvrir un écomusée de la coutellerie qui permettrait aux visiteurs de découvrir l’étendue de cet artisanat qui se perd peu à peu avec la présentation de pièces anciennes, et de voir toutes les étapes de la fabrication du Mizpira, depuis le choix du bois jusqu’à l’assemblage des différents éléments.

Francis Dubert
Sud Ouest

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