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Posté par Rachel 26 mai 2006 0 commentaire
Article sur les Couteliers Basques dans le Sud Ouest

Les Couteliers Basques dans le Sud Ouest ! 

Artisanat. Rachel et Pascal Exposito viennent de créer le couteau basque dont ils rêvaient. Un objet de luxe baptisé « Mizpira » inspiré par la fabrication du Makila.

Basque est le couteau.

Ils en rêvaient depuis longtemps, et le rêve vient enfin de se réaliser. Rachel et Pascal Exposito, couteliers installés route de l’Hydro à Arcangues, à proximité de la zone de la négresse, réfléchissaient depuis plusieurs mois à l’opportunité de créer un couteau basque. C’est désormais chose faite, et les premiers cent exemplaires de cet objet de lux, baptisé « Mizpira » (fruit de néflier en basque), tous numérotés, sont désormais en vente pour la plus grande joie des amateurs et des collectionneurs, dont on sait qu’ils sont avides de nouveautés et de créations originales.

« Avant de nous lancer dans cette aventure, nous avons effectué beaucoup de recherches » raconte Rachel Exposito. « Nous avons consulté les archives, le musée basque et des historiens, nous avons également consulté au Pays Basque espagnol, pour nous rendre compte qu’il n’existait pas réellement de couteau typiquement basque. Nous avons seulement déniché sur le Manufrance du collectionneur de 1912 un couteau décrit comme un poignard muni d’un manche en os décoré, avec dispositif d’attache, et d’une longueur de 11 cm lorsqu’il est fermé. La conclusion a été que rien ne s’imposait réellement comme un véritable couteau basque. »

En bois de néflier. L’imagination de Rachel et Pascal Exposito a alors fait le reste. Le frère et la sœur ont songé utiliser certaines techniques propres à la fabrication du Makila – objet de la culture basque par excellence – pour créer un couteau. « Nous avons pensé confectionner le manche en bois de néflier, comme pour les makilas » poursuite Rachel Exposito. « Et orner le manche avec une croix basque. »
La fabrication de l’objet, vendu au prix de 180€ pièce a été confiée aux Forges de Laguiole qui en assure le montage. « Les croix basques sont sculptée à la main, si bien qu’aucune n’est identique à l’autre. Les couteaux sont donc des pièces uniques » se félicite Pascal Exposito. « Chaque manche en bois de néflier est également différent de l’autre. Ce bois, qui demande des années de séchage, des passages au four et une grande attention, constitue l’âme d’un couteau qui est également proposé en série limitée – et à un prix élevé – avec une lame dite de Damas, très recherchée par les véritables connaisseurs. »

Tannerie d’Espelette. Le conditionnement de ce magnifique objet de luxe, dont la qualité de fabrication saute aux yeux, est également très soignée. Il est en effet présenté dans un étui en cuir de buffle, issu des tanneries Carriat d’Espelette. « Cette tannerie est la seule à traiter le cuir de buffle en France » indique Rachel Exposito. « Ce cuir donne une couleur et un aspect qui rappellent ceux du manche du couteau. »
Superbe idée de cadeau, ce premier couteau basque semble donner de nouvelles ambitions à Rachel et Pascal Exposito qui débordent d’idées de créations futures. Afin d’enrichir l’activité traditionnelle d’affûtage, de vente et d’entretien des couteaux qu’ils mènent tant au service des particuliers que des professionnels.

Richard Picotin
Sud Ouest, 2006 

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